Diplomatie et intérêts des multinationales : quand la transparence
n’est pas au rendez-vous
pour la "Geneva Science and Diplomacy Anticipator"
La Confédération prévoit de soutenir une nouvelle fondation de recherche consacrée aux questions de sciences et technologies, mentionnant par exemple l’intelligence artificielle et le génie génétique parmi les thèmes majeurs. Positionnée au coeur de la Genève internationale et promettant un renforcement de la Suisse sur la scène internationale, cette fondation nommée "Geneva Science and Diplomacy Anticipator" (GESDA) analysera les défis majeurs de nos sociétés et proposera des solutions.
Le hic ? Elle aura à sa tête aux postes de président et vice-président deux anciens cadres de Nestlé : Peter Brabeck, ancien président de Nestlé, et Patrick Aebischer, ancien membre du conseil d’administration de Nestlé Health Science. De quoi se questionner sur les liens très étroits entre la multinationale et l’objectivité scientifique de cette nouvelle fondation.
Trois millions investis à bon escient ?
L’innovation et les technologies représentent certes des opportunités à saisir dans la lutte contre la pauvreté et pour la durabilité ; deux objectifs phares de l’Agenda 2030 adopté par les États membres de l’ONU et sur lesquels il convient de concentrer les efforts de coopération internationale. Seulement, pour s’assurer de la viabilité des recherches et des mesures proposées, l’orientation et le développement des technologies doivent être garantis par un panel d’experts issus de divers milieux, représentatifs de l’ensemble de la société civile et de ses intérêts.
Dans le cas de la GESDA, la composition de la direction et l’opacité de ses activités ne permettent pas aujourd’hui de s’assurer d’un fonctionnement adéquat. Dans cette situation, le financement de la Confédération (via le DFAE), à hauteur de trois millions de francs pour la période 2020-2023 a-t-il lieu d’être ?
ToxicFree soutient les initiants dans leur demande de transparence
SWISSAID et l’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (Stop OGM) ont donc adressé un courrier au Conseiller fédéral Ignazio Cassis pour lui faire part de leurs inquiétudes et demander des précisions sur les possibilités de suivre les activités de la GESDA (rapports annuels, comptes, etc.). Il est aussi demandé au Conseiller fédéral de préciser les plans prévus pour le financement de la fondation après 2023.
ToxicFree s’associe et marque son soutien en signant également ce courrier. ToxicFree rappelle notamment qu’en matière de génie génétique les incertitudes et les risques liés à la toxicité des OGM en particulier doivent être suivis de près, par des acteurs concernés par les enjeux de santé publique et de préservation de l’environnement.
Pour en savoir plus : Site des initiants - gesda.ch
Publié le 04.09.2019
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